Biographie
Paul Israel est né en 1955 à Paris, une année pas mauvaise selon lui pour venir au monde. La rue du Faubourg Saint-Denis, où il a grandi, était un monde en soi pour l’enfant qu’il était. Cette large avenue, bordée d'étals et de voitures des quatre saisons, mélangeait la Bretagne et l'Orient, et s'ouvrait sur des passages aux verrières kaléidoscopiques. Les couleurs de cette rue étaient celles de la vie elle-même.
En 1971, Paul Israel a passé le concours d'entrée à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et s'est inscrit à l'atelier Gili. C'est là qu'il a rencontré les membres du groupe « Bazooka ». Un an plus tard, il a participé avec eux et quelques étudiants des Arts Appliqués à sa première exposition à Chelles, en Seine-et-Marne. De ces lointaines expositions collectives, il a gardé le souvenir de certaines personnes et y a accroché quelques papiers, invité à le faire.
À partir de 1972, Paul Israel a souvent voyagé sur les routes d'Europe, les mains dans les poches. Ces voyages imprévus et parfois périlleux lui ont permis d'acquérir un esprit vif, un tact certain et un langage imagé. Traversant la Grèce en guerre et l'Italie des années de plomb, il échappait ainsi à l'horreur du tourisme de masse. En 1976, il a réuni, autour d'un projet de revue, des artistes de l'École, dont Hervé Girardin, Olivier Lebars, Roland Monpierre et Pierrille Tarnaud. En 1978, le premier numéro de la revue « Le Vent » a été publié, suivi d'une série de revues axées sur la recherche de nouveaux rapports entre le texte et l'image, dont quinze numéros des « Berceaux étroits » de 1978 à 1985.
Paris jetait ses derniers feux à cette époque. Il était assez facile de vivre sans travailler jusqu'à la fin des années 1970, et la découverte d'un logement était davantage une exploration qu'une course à l'abîme. Dans son groupe d'amis, l'esprit du surréalisme était un liant. Certains d'entre eux connaissaient ou avaient connu des proches d'André Breton. Paul Israel ne s'est jamais dit surréaliste, et l'Internationale Situationniste s'était dissoute en 1972.
Grâce à une amie, il a rencontré le poète surréaliste Claude Tarnaud, né en 1922. Ils ont passé des nuits à parler au Mas de Salignan, et Claude lui a fait connaître le groupe surréaliste belge de l'époque. Jacques Lacomblez l'a invité, avec Nelly, sa compagne de toujours, à passer quelques jours dans sa haute demeure de Bruxelles, où passaient de grands oiseaux. Paul Israel s'intéressait surtout aux poètes, qu'ils écrivent, fassent du cinéma, du théâtre, de la peinture, ou rien.
Paul Israel a eu des expositions personnelles à Paris, en région parisienne, à Avignon et en Auvergne, où il vit depuis 2018 avec Nelly. Ces expositions, ainsi que celles de ses amis présents ou lointains, forment un réseau ténu où le précipité de la mémoire et de la surprise permet parfois au temps de retrouver ses prestiges.
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