Paul Israël – La Maison du Léopard
Il arrive qu’une exposition porte un titre comme un masque, une métaphore, ou une clef. La Maison du Léopard, chez Paul Israël, tient des trois à la fois. On y entre comme on traverse un songe : une maison sans murs fixes, habitée d’échos, de fragments et de présences invisibles.
Peintre, écrivain, voyageur sans boussole, Paul Israël a fait de l’errance une méthode, du doute un socle. Depuis la rue du Faubourg Saint-Denis où il grandit – mosaïque vivante de parfums, de cris et de couleurs – jusqu’aux routes de l’Europe des années 70, il ne cesse d’interroger le réel par ses marges.
Formé aux Beaux-Arts de Paris, il côtoie très tôt des figures de la scène alternative et participe à la création de revues où textes et images se répondent dans un dialogue ouvert. Son œuvre s’épanouit dans ce clair-obscur fertile entre peinture, écriture, rêve et mémoire. Bien qu’il ne revendique aucune appartenance, l’esprit du surréalisme traverse ses toiles comme un souffle libre. Des rencontres décisives – Claude Tarnaud, Jacques Lacomblez – ont tissé des passerelles vers une lignée de poètes dont la parole, même silencieuse, éclaire l’image.
Dans La Maison du Léopard, Paul Israël ne donne pas à voir, il invite à habiter. L’animal-titre – à la fois prédateur et apparition – évoque un guetteur du seuil, une force tapie entre instinct et mystère. Chaque œuvre est une pièce, un recoin de cette maison mentale, où cohabitent vestiges d’enfance, visions flottantes, et éclats du monde.
Peindre, chez Paul Israël, ce n’est pas illustrer un discours, c’est laisser affleurer ce qui persiste quand les mots s’effacent. Ses toiles sont les précipités d’un regard inquiet, tendre, lucide. Il y a là une fidélité à l’émerveillement, une forme de résistance poétique au désenchantement du monde.
L’exposition se veut comme un seuil : celui de l’intime, de l’invisible, de l’étrange familier. Un espace d’écoute. Une maison où le léopard veille – et peut-être rêve.
Catherine Pennec
Snapshots - Instantanés de New York
ou
New York réinventée — entre pigments, pixels et mémoire
La Galerie Catherine Pennec a le plaisir de présenter l’exposition « Snapshots – instantanés de New York » de l’artiste plasticien Frédéric Nolleau, du 16 octobre au 15 novembre 2025.
Graphiste de formation, Frédéric Nolleau développe une pratique hybride mêlant photographie et peinture, où chaque image devient matière à transformation. À partir de clichés pris in situ à New York, l’artiste engage un processus d’altérations plastiques — effacements, recouvrements, pigmentation, dissections — qui réinvente la ville en paysages mentaux.
Dans ce corpus inédit, New York ne se donne plus à voir comme une carte postale saturée de clichés, mais comme une ville intérieure, fragmentée, sensorielle. Les œuvres, à mi-chemin entre document et fiction, explorent les zones d’ambiguïté : entre réel et imaginaire, entre mémoire et effacement, entre visible et enfoui.
« Ce que je cherche, c’est une tension. Une atmosphère. Quelque chose de légèrement instable, à la frontière du visible », explique l’artiste.
« Je photographie sans chercher la belle image — je cherche des zones d’ambiguïté. »
Le vernissage aura lieu jeudi 16 octobre à partir de 18h, en présence de l’artiste. Ce sera l’occasion de découvrir ses œuvres et d’échanger autour de sa démarche singulière, inspirée par le cinéma contemplatif, les récits fragmentés, et les rythmes urbains de la ville-monde.
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